La géographie de l’enfermement s’est largement construite à partir d’une approche de l’enfermement par son rapport à la mobilité. Ce lien originel, fondateur, entre réclusion et mobilité, caractérise la discipline. À partir d’une revue de la littérature et d’éléments empiriques portant sur l’enfermement des étrangers en Roumanie, cet article montre comment les rapports de pouvoir constitutifs de l’enfermement s’exercent à travers ces mobilités. La place des mobilités dans le développement de la géographie de l’enfermement est abordée dans un premier temps. Puis trois échelles de déploiement de ces mobilités sont présentées. Entre établissements fermés d’abord, les mouvements sont décidés et mis en oeuvre par les différents acteurs chargés de l’application des politiques migratoires et pénales ; ces mouvements sont inhérents à la mise en place de la domination institutionnelle. Entre l’intérieur des établissements et leur environnement proche ensuite, les mobilités génèrent des relations dedans-dehors qui participent aux rapports de pouvoir intra-muros. Enfin, l’article traite des déplacements internes aux établissements. Leur gestion constitue un des principaux outils de maintien de l’ordre entre les murs ; mais cet ordre, négocié, accorde une certaine marge de manoeuvre aux personnes enfermées. Les mobilités se révèlent ainsi être un prisme idéal pour étudier certaines déclinaisons des relations de pouvoir dans les institutions fermées.
Ce vingt-et-unième épisode interroge Bénédicte Michalon.
Lire l’article sur Érudit : https://doi.org/10.7202/1107601ar
Criminologie est une revue de recherche scientifique avec comité de lecture (peer reviewed). Elle s'adresse aux scientifiques et aux professionnels de la justice pénale, présente des dossiers thématiques construits autour des préoccupations et des intérêts actuels des criminologues québécois, canadiens, étatsuniens et européens.
Pour la première fois depuis sa création, la revue Criminologie porte son attention, dans ce numéro thématique (Volume 52, numéro 1), sur ces personnes qui n’ont pas enfreint les normes pénales, ni ne sont des victimes de ces infractions, ni même des agents qui influencent, modifient ou appliquent ces normes. Ce qui les identifie, malgré elles, comme une population hétérogène que la criminologie se doit de mieux connaître, ce sont leurs liens familiaux et affectifs avec une personne judiciarisée.
Voici trois épisodes interrogeant plusieurs de nos auteures sur leurs articles rédigés pour ce numéro.
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