Les jeunes issus des communautés ethnoculturelles sont surreprésentés sous la Loi sur le système de justice pénale pour adolescents (LSJPA). Les intervenants à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) ainsi que les différents acteurs au sein du système pénal pour jeunes contrevenants doivent composer avec des clientèles de plus en plus diversifiées sur le plan ethnoculturel et être sensibles à la question migratoire, aux identités ethnoculturelles et aux trajectoires de vie différentielles vécues par cette clientèle. Le besoin s’impose également de bien comprendre le vécu et la réalité propres à cette population qui représente la majorité des jeunes contrevenants placés dans les unités de garde fermées. À partir de la perception et des expériences des jeunes, de leurs parents, ainsi que des acteurs de la DPJ et du système pénal juvénile (n = 46), cette contribution porte sur le phénomène des jeunes contrevenants issus de l’immigration faisant l’objet de peines privatives de liberté, tel qu’il se vit au Québec, plus précisément au Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal (CCSMTL). Afin de mieux cerner leur processus migratoire et d’intégration au Québec, nous avons utilisé le modèle d’acculturation de Berry et ses stratégies acculturatives au pays d’accueil. Or, à la différence des recherches antérieures portant sur le processus d’acculturation en lien avec la délinquance, nos résultats ne permettent pas de confirmer l’assimilation au pays d’accueil, rejetant la culture d’origine, comme étant la stratégie adoptée par les jeunes contrevenants issus de l’immigration. Au contraire, les jeunes semblent majoritairement intégrés au Québec, s’adaptant autant à la culture d’origine qu’à la culture d’accueil. En contrepartie, c’est notamment l’hypothèse d’écart d’acculturation entre les différents membres de la même famille qui semble avoir un impact chez les jeunes contrevenants issus de l’immigration. De plus, les résultats de la recherche sur le terrain permettent de dégager des facteurs de vulnérabilité ou de risque à la délinquance spécifiques aux jeunes issus de l’immigration, facteurs dont il faudrait tenir compte lors d’une intervention culturellement adaptée auprès de ces jeunes et de leur famille.
Ce quatorzième épisode interroge Estibaliz Jimenez.
Lire l’article sur Érudit : https://doi.org/10.7202/1099015ar
Criminologie est une revue de recherche scientifique avec comité de lecture (peer reviewed). Elle s'adresse aux scientifiques et aux professionnels de la justice pénale, présente des dossiers thématiques construits autour des préoccupations et des intérêts actuels des criminologues québécois, canadiens, étatsuniens et européens.
Pour la première fois depuis sa création, la revue Criminologie porte son attention, dans ce numéro thématique (Volume 52, numéro 1), sur ces personnes qui n’ont pas enfreint les normes pénales, ni ne sont des victimes de ces infractions, ni même des agents qui influencent, modifient ou appliquent ces normes. Ce qui les identifie, malgré elles, comme une population hétérogène que la criminologie se doit de mieux connaître, ce sont leurs liens familiaux et affectifs avec une personne judiciarisée.
Voici trois épisodes interrogeant plusieurs de nos auteures sur leurs articles rédigés pour ce numéro.
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