La police française face au politique

La réforme saisie par l’enquête ethnographique

11h45 à 13h00
Pavillon Lionel-Groulx, local C-1017-2
Carrefour des arts et des sciences
3150, rue Jean-Brillant

Aucune réservation requise

Jérémie Gauthier est sociologue au Centre Marc Bloch de Berlin et au Centre d’Études Sociologiques sur le Droit et les Institutions Pénales (CESDIP) de Guyancourt. Ses recherches ont principalement porté sur les questions policières en France et en Allemagne: les relations entre police et minorités, les discriminations et le racisme policier, les dimensions genrées du travail policier, les réformes de la sécurité publique ou encore les rapports entre droit et action policière. Plus récemment, Jérémie Gauthier a travaillé sur les recompositions locales de l’action publique en France et en Allemagne et leurs effets sur les relations entre l’État et les groupes minoritaires.

Résumé : Fondée sur une enquête ethnographique de longue durée auprès des « acteurs de la sécurité publique » (police, mairie, justice) d’une grande ville française, la communication cherchera à articuler à nouveau frais la question des relations entre action policière et pouvoir politique. En prenant pour exemple la réforme dite des « Zones de Sécurité Prioritaires » mise en oeuvre à partir de 2012, qui incite à la « territorialisation » de l’action policière en concentrant les moyens policiers sur des territoires considérés comme « difficiles », nous analyserons tout d’abord les stratégies d’adaptation auxquelles ont recours les responsables policiers pour répondre à la demande du pouvoir central. Nous examinerons ensuite les relations entre les différentes institutions impliquées dans la mise en oeuvre de la sécurité publique et verrons en quoi le « partenariat » offre une fenêtre d’opportunité aux acteurs policiers dans la diffusion de leurs intérêts et de leurs pratiques. La communication traitera enfin des implications de ce type de réforme sur les relations entre la police et les habitants des quartiers dits sensibles.