Les jeunes de la rue

Dans la rue, ils demandent de la monnaie pour acheter quelque chose à manger ou pour prendre l'autobus. Souvent ils font peur, par leur apparence physique ou par les provocations qu'ils lancent parfois aux passants. Plusieurs se droguent, d'autres se prostituent, certains font de l'art. Tous sont sur la route: les uns pour quelque temps seulement; les autres jusqu'à la mort, victimes d'une overdose ou tout simplement de fatigue; d'autres encore y reviendront après plusieurs séjours dans tel centre d'hébergement ou en prison. Et tous ont quitté un contexte familial fait de ruptures, de violence et d'abandon, aussi bien matériel que psychologique. Cette troisième édition mise à jour des Jeunes de la rue a toujours la même actualité. Les questions que le livre adresse aux pouvoirs publics autant qu'à la population en général demeurent. Notre compréhension des jeunes nomades urbains est-elle adéquate? «On imagine mal que les services, les savoirs et les lois d'une société puissent être considérés comme des facteurs de risque des problèmes de santé. Pourtant, en y regardant de près, que peut-on conclure d'autre des interminables listes d'attente, du manque de ressources, des danses macabres qu'un trop grand nombre d'enfants et de jeunes font d'une famille d'accueil à l'autre, d'un travailleur social à l'autre, d'un médecin à l'autre, d'un juge à l'autre? Dans tous ces services, on est responsable de cas, jamais de la prise en charge de l'enfant.»


Côté, M.-M. (2002, 3e édition). Les jeunes de la rue. Montréal, Éd. Liber (réédition de 1991 & 1993)

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