Comment la criminologie a-t-elle ou non réussi à s’implanter dans différents contextes? Quels ont été et quels sont les débats et les enjeux suscités par une telle implantation, à l’intérieur comme à l’extérieur de cette « discipline » qu’on appelle « criminologie » ? Quels ont été et quels sont ses rapports aux autres disciplines, aux institutions de contrôle social et de prise en charge de la déviance et de la marginalité ? La criminologie s’est-elle imposée comme une discipline autonome ? Peut-on parler d’elle comme d’une « véritable discipline » ? Voilà des exemples de questions auxquelles les participants à ce numéro tentent de répondre. Ce numéro thématique sur la criminologie comme «discipline » présente trois cas de figure de la manière dont s’est développée, avec un succès inégal, l’autonomisation institutionnelle de cette discipline en contexte francophone, soit ceux de la France, de la Belgique et du Québec.Nous pouvons y voir différents modèles alternatifs d’insertion administrative et organisationnelle de cette discipline. En France, bien que les travaux et les contributions « criminologiques» datent de longtemps et continuent de proliférer, la criminologie ne s’est pas vraiment imposée dans les universités sous la forme d’un département ou d’une école équivalente à celle de la sociologie, de la psychologie ou du droit. En Belgique, la criminologie s’est implantée institutionnellement comme unité académique à l’intérieur des facultés de droit. Ceci ne l’a pas empêchée d’acquérir une autonomie institutionnelle et de recourir aux apports et aux spécialistes des autres disciplines. Pour ce qui est du Québec, la criminologie a d’abord émergé dans les années 1940 et 1950 comme une spécialité au sein des disciplines institutionnalisées existantes, telles que la psychologie, la psychiatrie, la sociologie et le travail social. Elle s’est cependant graduellement autonomisée sur le plan organisationnel et universitaire avec le développement de l’École de criminologie à partir des années 1960.
HORS THÈME :
La technicisation du travail policier : ambivalences et contradictions internes -Benoît Dupont
Les prêteurs sur gage dans le marché des biens volés à Montréal et leur impactsur la criminalité contre les biens -Véronique Linteau
La victimisation : un aspect marquant de l’expérience des jeunes filles dans les gangs -Michèle Fournier, Marie-Marthe Cousineau
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